Alwenah - Et si... ?

ALWENAH

Et si ... ?

Je ne sais pas vraiment, ce que je fais là. Je ne sais pas vraiment, si j’ai le droit d’être là. De l’autre côté du miroir. Paraître ne suffit plus, ici, il faut être. Et qu’est-ce qu’aimer　? Aimons-nous vraiment　? Les hommes　? Les femmes　? Peut-être ni l’un ni l’autre, après tout. Savons-nous aimer　? Ce tourbillon de sentiments qui nous habite, parfois, d’où vient-il　? Il est venu si sournoisement s’immiscer dans ma vie, entre nous.

Et lorsque ses yeux me regardent....

Je me sacrifie. Pour nous. Pour toi. Pour ce que nous sommes, pour ce que nous étions. Pour ce que nous aurions du être, sûrement. Mes cheveux emportés par le vent fouettent ma peau, ils dansent, dansent autour de moi. Ce vide en dessous me nargue, danse à son tour, ondule devant mes yeux ébahis.

Ce visage...

Une larme douloureuse dégouline le long de ma joue. Elle me brûle, me consume, tel cet incendie, cet élan de passion en moi, qui me dévore. Assassin. Mes membres s’embrasent, tombent, tombent, tombent...

Le son de sa voix...

Peut-être ne devrais-je pas. Peut-être cet acte ne sera-t-il rien d’autre qu’une erreur, une grossière erreur. Une douce illusion, une simple chimère... Peut-être même que tout cela en était une, peut-être... Peut-être pas.

Cette bouche avide...

Laisse-moi, laisse-moi comme ça. Je n’ai rien, plus rien avoir avec toi. Je ne veux pas. N’aie pas pitié. Comprend, juste.

Des bruits de pas, je me retourne. Ce vide, derrière moi. Ce vide, en moi. Puis elle. Sa silhouette dansante s’avance, vole vers moi. Et ses lèvres me chuchotent qu’elle m’aime encore. Les questions cessent, inutiles. Juste elle, juste elle...

Sa main sur mon cou, ses doigts qui glissent le long de ma peau, cet appel discret de ces doigts de femmes... Ses yeux se ferment, son visage s’approche doucement du mien, nos respirations s’entremêlent. Ma fin est imminente. Tu ne devrais pas. Cette bouche, ces lèvres, si destructrices, charmantes, si proches des miennes. Ne fait pas ça. Nos respirations douloureuses se heurtent, mon cœur se meurt. J’ai peur.

Ses lèvres, voraces, se posent enfin contre les miennes. Mon corps reste figé, engourdi, ankylosé, paralysé. Détruit.

Chante, chante-moi cette mélodie, celle que tu connais si bien. Celle de la mort.

Ces langues qui se cherchent, se trouvent, s’évitent, se déchirent, se détruisent. Prohibées, interdites, incomprises. Se comprennent enfin. Insatiables, cupides. Ma raison me crie d’arrêter, mes sens de la dévorer. Je suis pétrifiée, foudroyée... annihilée　? Son odeur vient secouer mes narines, je deviens irraisonnée, interdite, prohibée, condamnée. Cette saveur...

Sa bouche fuit, s’efface, me laissant seule. Mes paupières restent closes, lourdes de souvenirs, et ses fins doigts me poussent vers ce vide autrefois si tentant, alléchant.

La chute. Cet air, dansant dans les airs, coule au creux de mes oreilles. Ce chant macabre, qui me harcelait auparavant. Tout cela ma paraît si loin à présent...

Et pour la première fois je me sens libre, je vole, tombe, mes sens s’éveillent enfin, tandis que mon corps tombe indéniablement.

Et si... Et si tout cela n’était qu’un songe　?

C'est ... Surpenant & superbe. Ça m'a transporté, et moi-même j'avais l'impression de voler. C'est une douce interpretation de la chanson, bien qu'elle "meurt" à la fin. Mais, après tout, meurt-elle vraiment ? J'avoue que je n'ai pas envie de savoir. J'suis totalement ... pfffffiou bien loin du monde, tu vois ?

"Ce vide, derrière moi. Ce vide, en moi." <3

Invité

Awl, tellement beau ce qui tu as écrit sérieux. C'est triste aussi...

<<<<<<<<<3

Comme Fruti, j'avais cette étrange impression de voler, d'être dans une autre galaxie..
C'est à la fois doux et douloureux, ça va bien à la chanson.
Donc, comme tu l'as compris, j'aime bien.

J'aime beaucoup Aloy!

Merci à toutes 4 =')
J'suis heureuse que vous ayez eu cette impression la ! : D

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