Alwenah - Belle

En fait, tu es belle. Belle comme la nuit, belle comme le jour, belle comme la neige… J’aime tes courts cheveux dorés, la chair pulpeuse de ton cou, de ta nuque, et tout ce que tu ne m’as pas encore dévoilé. Je me plais encore à imaginer ton sourire, figé dans mon esprit, inéluctablement peint sur tes lèvres. Ta mélodie délicieuse ne cesse de ruisseler entre mes veines, faisant désormais partie intégrante de mon âme jusqu’alors déchue. Au creux de mes prunelles brille ton regard incandescent, le vois-tu ? Parviens-tu à déceler mon amour à travers l’étincelle de mes pupilles ? Prends ma main, je saurai te guider, te mener vers cette lumière que tu chéris ardemment. La sens-tu réchauffer tes pores en émoi ? Je perçois ta nuque tressaillir. Me désirerais-tu ? Un seul mot, une seule syllabe, et je suis à toi. Tu vois, je ne suis pas si difficile.

N’écoute pas cette foule d’anonymes, elle nous dérange. Elle tente de nous étouffer, de nous effacer. Regarde, leurs yeux sont immensément vides, ils ne sont pas heureux. Ils n’ont pas encore trouvé ce que nous, ensemble, nous avons découvert. Peut-être qu’un jour… Je doute. Ne détourne pas les yeux… Mon visage tout entier t’appartient à présent, il se languit de ton regard, sidéré. Il me fait l’effet d’une douce caresse, comme une plume glissant sur mes joues. Tes courbes sont telles des formes occultes tentant de me corrompre. S’il le faut, je pêcherais. Je succomberais à cette tentation divine qui m’est alors accordée. Et je t’épouserai.

Nous serons ensemble, tu seras heureuse, tu verras. Heureuse à en laisser choir les larmes sur ta peau d’albâtre, je l’ai tant de fois embrassée. Tant de fois encore, je l’ai désirée. Je ne compte ainsi plus les instants où elle s’est fait sentir, nue, sous ma bouche insatiable. De ma langue j’en ai dessiné le pourtour, si exquis. Tes paupières s’abaissent, et je perçois un sourire se former doucement à la commissure de tes lèvres. Je l’observe s’étendre, ajoutant ce grain de folie espiègle qui manquait à ton visage.

Tes phalanges viennent effleurer mes pommettes fatiguées d’avoir trop rit, et ta bouche rejoint la mienne, jamais lassée de t’embrasser. Tes lèvres humides se frottent contre moi, savourant ce moment. Pourtant, tu sais que des milliers d’autres instants comme celui-ci succèderont. Trop de bonheur n’a jamais été néfaste…

- Ton bonheur est le mien… Tu le sais, ça ?

Tu te contentes de répondre par un magnifique sourire, à la suite duquel je posai ma main contre ta hanche. Je sens ta peau frissonner, toi aussi, tu ressentirais ta peau vibrer à mon contact ? Toi aussi, ton cœur se mettrait à palpiter, lorsque tes pupilles rencontrent les miennes ? Alors, peut-être est-ce l’amour…

Tu te souviens, lorsque nous avions si peur ? Te souviens-tu de nos éternels moments de doute ? Ils sont passés à présent, enterrés au fond de notre cœur.

Tu sais… Tu vaux tous les garçons du monde.