Aloyse - Little things of you

On s'était connu il y a tellement d'années que même mes dix doigts ne suffisent pas pour les compter.
On s'était connu comme ça, d'un regard en se croisant dans un chemin.


La La Mi# Ré Do Do...

C'était l'automne, tes cheveux avait la même couleur que les feuilles mortes dehors. Tu ne disais aucun mot mais tes yeux clairs me suivaient discrètement dans la salle, me répétant encore et encore les mêmes syllables, les mêmes mots.



Quand je t'ai vu pour la première fois, tu étais tranquillement assise sur la scène de bois clair, ta langue claquant sans cesse les mêmes choses à un autre homme. Tu étais en colère, il a abandonné, est parti et n'est jamais revenu. Tu avais tourné ton regard vers moi, haussé les épaules et je t'ai montré de quoi j'étais capable. Ce jour-là, j'étais fière d'avoir fait briller tes yeux. Tu m'a souris, pour la toute première fois, en m'applaudissant comme jamais personne ne l'avais fait. Tu étais assise sur la scène de bois clair, mais tu m'avais déjà rendu fou.



Je t'ai aimé comme jamais, abandonnant peu à peu violons et archets pour tes yeux gris. Nous parcourions le monde, goûtant à l'amertume de la célébrité, devenant de plus en plus sollicités. Le duo de l'année, de la decennie, du demi-siècle.
Tu t'es effaçé derrière ton piano, caressant les dièses plus que tu ne me caressais, embrassant les majeurs plus que tu ne me voyais. J'avais presque disparu de ta vie ; lorsque tu te souvenais de moi, c'était pour écrire tes partitions.


Et puis, la folie t'a attrapé et tu l'a laissé t'emmener dans les eaux profondes de ton esprit.
« La La Mi# Ré Do Do » tu ne cessais de répéter, écrivant ces notes partout. « Je dois la finir ! » mais finir quoi ? « La musique ! La musique ! La la Mi# Ré Do Do... » J'étais lassé de ces notes comme j'étais lassé de tes yeux morts.

Je m'en demandai : M'as-tu un jour aimé comme moi j'ai osé ? La réponse était aussi claire que tes yeux, et devant les miens s'écrivait le « Non » fatal.
Mon coeur n'a jamais autant saigné que le jour où j'ai jeté à terre mes instruments, mes partitions, mes notes, écrasant tout ce qu'était ma vie, piétinant ce qu'il me restait de plus chère à mes yeux sous le tiens dénués de sentiments. Que ma propre vie passe toujours après la tienne, c'était normal pour moi vu l'intensité de mon amour. Que ta propre vie passe après La La Mi# Ré Do Do, ça en était incestueux.

Et tu t'es abandonné à un autre, lui jouant la musique que tu avais promis de ne jouer qu'à moi, me trompant. De simples saignements, mon coeur s'est brisé comme le bois dur de mon violon contre ton piano, comme mes os sur ta clé de sol. La seule chose dont tu t'es inquiétée ? Ton piano.

Il t'avais retourné la tête, te faisant devenir quelqu'un que tu n'étais pas, que tu n'étais plus. J'étais certain que tu lui murmurais des choses, que ce traître d'instrument te connaissais mieux que moi. Après plusieurs années, j'étais devenu jaloux d'un piano. Mais ta folie ne t'avais pas quitté. La La Mi# Ré Do Do était toujours là, mais était devenue La La Mi# Ré Do Do Si Sol Si Sol La La. Je n'en pouvais plus. Et un jour...


Je ramasse les trois feuilles gribouillées de noir et m'installe en face du grand piano, caressant le bois vernis de noir.
De mon solfège et de mon piano de base, je fis les notes inscrites. Un sourire naquis sur mes lèvres, reconnaissant la mélodie.

C'est beau, l'amour la haine et la folie en même temps ... C'est une vrai mélodie ? J'ai pas mon piano à portée de main xD
En tout cas j'aime beaucoup <3

Je jouerais la mélodie juste pour voir c'que c'est xD
En tout cas j'aime <3

Muahahaaa ! "Ré ré ré ré..." c'est un petit bout de Au Clair de la Lune, le reste c'est inventé =)

Merci les filles.

Au clair de la luuuuuuneuh, mon amie Fruti -->

... Vous êtes chiantes ! je vais voter pour qui moi ?!

C'est beau. Ce mélange d'amour et de folie, de passion malâdive... Magnifique. Je ne trouve même pas les mots, j'ai le coeur froissé.