Alwenah - Macabre

Macabre...

Un terrain de basket. Une balle qui rebondit sur le sol. Boum... Boum... Boum... Mes yeux tentent de trouver un quelconque signe de vie. Même le moindre. Mes pas me portent vers des jeux d’enfant. La balançoire se balance... se balance... se balance encore. Seule... Un rire se fait entendre dans le vide. Un terrible rire auquel répond un long et monotone écho... Mon regard cherche, cherche encore, mais rien ne daigne s’offrir à ma vue suppliante. Ma respiration se fait saccadée, haletante, je tousse.

Je cours le long de la route, le goudron danse et ondule devant mes yeux sous l’effet de la chaleur. Mon cœur bat vite, si vite, danse la cadence. On m’attend　? Personne. Personne ne vient me chercher, tout le monde est déjà partit. Je suis seule　! Le bruit de mes pas résonne dans le lointain. Ma respiration se fait violente. Je suffoque.

Mes pupilles aperçoivent une maison. Je toque, mais la porte s’ouvre d’elle-même, mon point reste seul dans les airs, en suspens. Cette maison respire la mort, mais elle ne le sait pas encore. Cette odeur... Je déglutis, ma peau pâlit, ma foulée ralentit. Je pousse une porte –sûrement celle d’un bureau, qui grince horriblement. Un son strident qui siffle dans mes oreilles douloureuses.

Là　! Quelqu’un　! Je me rue sur elle, espérant une aide, une indication, une...survivante　? Qui sait. Une femme assise. Ses longs cheveux blonds et bouclés scintillent encore à la lueur blafarde de la bougie. Une once de sourire décore soudainement mes lèvres, espoir　? Je pose ma main sur son épaule, mais mon geste ne suscite chez elle aucune réaction. Etonnée, je tourne vers moi ce siège, et je vois le visage de cette femme. Un visage blanc. Des yeux exorbités, injectés de sang. La bouche ouverte. La peau desséchée, décomposée.

Elle était morte.

Je hurle et recule précipitamment, tombant à chaque pas. Mon sang se glace, où suis-je　?

- Laissez-moi　! LAISSEZ-MOI　!, m’époumonai-je une seconde fois.

Mais je ne perçois que mon écho qui s’allonge... Je tousse, ma gorge crache du sang. Je ne sais où mes pas me portent. Ici, tout n’est qu’horreur et désolation. Ces corps délicieusement macabres jonchent, éteints, le sol glacé qui ne semble là que pour les accueillir. Seul témoin du carnage, de la violence et de la vélocité de leur mort. Sur leur visage, la peur, une ultime prière inutile. Les doigts crispés sur leur cou, cherchant de l’air. Juste un peu d’air, une dernière goulée. Et leurs bouches, déformées par ce rictus de souffrance qui semblent crier, encore et encore, laissez-moi　! Sauvez-moi　!

L’odeur âcre de la chair en putréfaction, la vue du sang qui suinte lentement me donne envie de vomir ma bile. Une question me tiraille l’esprit, broyant mon crâne comme dans un étau　: que c’était-il passé　? Ou plutôt. Que se passe-t-il　? Je tousse. Encore. A m’en brûler la gorge, à vomir ma langue, à cracher mon sang. Pourtant je m’en doutais. Au plus profond de mon âme, je ne voulais pas y croire. .. La menace invisible flotte dans les airs, coule dans mes veines, un poison qui s’infiltre dans mes pores pour me détruire de l’intérieur. Ce symbole. Je le connaissais. J’aurais préféré ne jamais en avoir entendu parler.

Une impression que le vent souffle, siffle mon nom. Doucement....Lentement...Détachant chacune des syllabes qui le composent, comme si c’était moi qu’il voulait écarteler, démantibuler. Les feuillages fredonnent la mort, fredonnent ma fin... Condamnée. A jamais. Le destin est inéluctable. Je périrai ici, crèverai sur cette route desséchée, parmi ces débris humains, ces inconnus, ces sans-noms, morts avant moi.

Encore vivante　? Profite.

«　Tu périras, tu périras　» semblent me répéter inlassablement, incessamment ces arbres pourtant morts également autour de moi. La Folie. Elle s’incruste sous ma peau, s’insinue en mon sang. Elle gagne du terrain. Je perds la tête.

Laisse l’ondine te nettoyer... effacer tes mensonges, tes fautes, tes regrets... Laisse-la travailler. Laisse-la te laver, te relever, te sécher, ou te dessécher. Laisse-la... Elle te trouvera. Tu souffriras.

La nuit s’abat soudainement sur la ville. Vraiment　? Mes yeux scrutent, mais ne perçoivent plus que la pénombre. Je suis faible, si faible, mes jambes ne me portent plus, ne veulent plus me porter. Je veux fuir, fuir loin d’ici. Je m’écroule sur le sol, toussant encore, vomissant mes tripes, mes entrailles, mon estomac et mes intestins.

Mon corps se convulse, j’ai l’impression que chacun de mes membres s’enflamme, s’embrase. La souffrance vient s’abattre sur ma peau, chaque cellule, mon corps entier brûle, comme du feu sans fumée. Je hurle et hurle encore, mais qui pourrait m’entendre　? Tout le monde est mort, mort　! Folle. Je deviens folle. Folle à lier. Folle à enfermer. Folle à tuer.

La douleur est trop forte, achevez-moi　! Mes os craquent, se brisent. Mon pouls se fait rare, infime, inexistant　? Il faiblit je le sens. A quand la fin　? Pour bientôt. Plus la force de crier. Plus la force d’hurler. Ni même de gémir. Juste se laisser faire... se laisser crever...Rien à foutre.

Partir, partir, fuir, fuguer, s’envoler, s’évader, abandonner, laisser tomber, disparaître, s’effacer, quitter, fuir, fuir, fuir. Plus que ces mots à la bouche. Plus que ces prières qui orneront ma bouche lorsqu’on me trouvera. Si l’on me trouvera.

Plus rien. Je ne suis plus.

Je ne sais pas pourquoi, mais tout le long j'ai vu le perso principal comme ma meilleure amie O.O
*t'as tué ma meilleure amie xD*
Sinon t'es dans ton art quoi, y a pas à dire. J'adore particulièrement le dernière paragraphe <3

Comme ta meilleure amie o_O (tu veux la tuer ? xD)
Ouah XD Pourtant y a même pas de prénoms ni de descriptions physique ni rien xD
Merciii <3

Nan je veux pas tuer ma meilleure amie xD
Je sais, c'est bizarre. Disons que ça lui correspond bien, va savoir pourquoi ou dans quel sens ù_u

O.O Elle joue au basket ? xD

Même pas xD
Mais elle pense un peu comme ça. 'fin je veux dire elle aurait les même réactions, les mêmes pensées ... si tu vois ce que je veux dire xD

J'vois à peu près xD
La pauvre tout de même xDD

XD Tout ça m'a fait penser à un truc de sadique. Mais j'aime le sadique! Donc aucun problème avec ton texte, j'aime bien

En même temps, le thème était un peu "le macabre" xD

Merci

Oui j'avoue xDD

» Alwenah - Et si... ?
» Alwenah - Neige
» Alwenah - l'Heureux
» Dessins d'Alwenah
» Alwenah - Son Requiem