La possibilité d'une île de Houellebecq

Sujet: La possibilité d'une île de Houellebecq Mer 11 Mar 2009, 21:46

Dernier livre fini... vraiment sans voix dans l'immédiat sans réfléchir. Il y a tant de choses qui nous claque en pleine figure...

Ce livre est vraiment l'un de mes coups de cœurs, et un vrai. On ne peut pas le définir en un résumé. Et il n'y a même pas de résumé en 4e, juste : "Qui, parmi vous, mérite la vie éternelle ?"

Je vous laisse avec le lien Wiki, et des extrait de critiques.

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Possibilit%C3%A9_d%27une_%C3%AEle

« Impossible, pourtant, de réduire le livre à ces provocations sans intérêt si elles étaient gratuites. Car l'ambition de Houellebecq est de prendre à son propre piège une société qu'il juge déliquescente, insauvable. Désespérante et désespérée. D'où le projet d'en démonter les ressorts et la logique perverse jusqu'à l'absurde. Daniel1 résume ainsi son rôle: «J'étais un observateur acéré de la réalité contemporaine mais il restait si peu de chose à observer: nous avions tant simplifié, tant élagué, tant brisé de barrières, de tabous, d'espérances erronées, d'aspirations fausses [...] La liberté, j'étais plutôt contre.» Même son de cloche un peu plus loin: «Comme le révolutionnaire, l'humoriste assumait la brutalité du monde, et lui répondait avec une brutalité accrue.» Et de conclure: «En somme, comme tous les bouffons depuis l'origine, j'étais une sorte de collabo. [...] J'établissais la clarté, la lucidité, la "distance humoristique"; j'interdisais l'action, j'éradiquais l'espérance; mon bilan était mitigé.»

On ne saurait mieux dire, car le sentiment que l'on ressent à l'issue de la lecture de La possibilité d'une île est justement... mitigé. Pas étonnant d'ailleurs quand Houellebecq touille tant d'ingrédients dans son chaudron postmoderne. Son roman est tantôt émouvant, fulgurant, hilarant, tantôt écœurant, étouffant. Trop intelligent, serait-on tenté de résumer. Il est souvent admis - non sans raison - qu'un grand écrivain est en général dépassé par son œuvre. Avec Houellebecq, c'est l'inverse: il est plus fort que son œuvre. Il maîtrise tout, écrase tout, contrôle tout. Son livre est parfaitement construit, la partie SF, classique et efficace, le dérapage contrôlé (quoi qu'on en pense!), le sexe, le suspense et l'émotion savamment dosés et la critique sociale imparable. La mise en abyme impeccable. La part quasi autobiographique du livre alimente même sa sulfureuse «légende», comme s'il voulait, justement, s'inventer un clone. Un clone à sa botte, soigneusement relooké et repensé. Dûment corrigé et rectifié. La possibilité d'une île, roman «total», est aussi truffé d'interrogations pertinentes, de scènes réussies. »

http://www.lire.fr/enquete.asp/idC=49033/idR=200/idG=3

Sujet: Re: La possibilité d'une île de Houellebecq Jeu 12 Mar 2009, 06:24

Tout ça me plait beaucoup ... Je termine les 5 pavés que j'ai en réserve et je m'y met Very Happy

!!

La vendeuse à pas voulu me le filer T.T
Elle m'a regardé comme si j'étais une folle et à raconté à ma mère que j'étais trop jeune, que c'était perturbant et que l'auteur faisait beaucoup de bruit parce qu'il est mysogyne xD
J'le lirait en douce pendant mon stage en librairie Razz

2trange ce qu'elle t'a sortie...

T'as lu beaucoup de Houellebecq, Winch' ?

Frutimoon a écrit:: La vendeuse à pas voulu me le filer T.T
Elle m'a regardé comme si j'étais une folle et à raconté à ma mère que j'étais trop jeune, que c'était perturbant et que l'auteur faisait beaucoup de bruit parce qu'il est mysogyne xD
J'le lirait en douce pendant mon stage en librairie

-_-" Pathétique, vraiment, je suis sûre que cette idiote n'a jamais lu Houellebecq, les préjugés sont vilains, et elle, elle est absurde.
Il n'est pas misogyne, seulement juste, il dit la vérité et la pure vérité, sans aucune mascarade.

J'imagine bien tu sais ù___u mais ma mère est très crédule, alors cette fois-ci, il m'est passé sous le nez ...
Mais que voulait-elle dire exactemment en parlant de lui comme d'un "mysogine" ?

Pas beaucoup mais bon c'est pas traumatisant

Dans misogyne, elle voulait dire qu'il a des propos sexuels.

Ok mais bon..Je veux dire les savent ce que c'est de plus en plus tôt alors...

XD Oui, Il faut plus se demander si ce n'est pas trop compliquer que le problème des "petites réflexions" de l'auteur sur le sexe.

Oui voila

Et je suis pas à ça près xD
Mais bon, elle peu pas deviner que la gamine les bras chargés de mangas est écrivaine de lemon à temps partiels *siffle*
J'me débrouillerai pour l'avoir, vous inquiétez pas les n'enfants Razz

J'ai ENFIN lu ce livre. Et ouais les gars, après un an, il m'intriguait encore, le coco. Il me regardait du coin de l'oeil à chaque fois que je passais à la librairie.
Et maintenant je sais. Je sais pourquoi la libraire me l'avait déconseillée.

Parce que ce type est complètement fou, tout simplement. Un espèce de philosophe de bas étage, pas poète pour un sous, cherchant la provoc' et affichant son délire.
Non mais sérieusement, ça part dans tous les sens, ça n'a pas vraiment de but ni d'attrait à la beauté ou à la véritable pensée, ça fait du compliqué avec du simple, en bref, ça fatigue et ça fait peur.
J'ai lu des extraits à des amis, ils m'ont prise pour une folle XD et j'ai même pas pu aller jusqu'au bout, malgré la minuscule pointe de curiosité qui me taraudait encore en lisant. Mais, franchement, j'ai pas eu le courage.

Après, c'est un avis très subjectif, c'est peut-être moi qui ne comprend rien, maaaais ... Impossible de le qualifier de chef-d'oeuvre, ça j'en suis presque certaine.

O.O D'aaaccord xD
(Abi l'adore je crois oO (j'veux dire l'auteur, pas ce livre en particulier))
Ma tante m'a offert "La carte et le territoire", j'l'ai à peine commencé, mais j'ai déjà peur v_v

ça parle de quoi ? C'est ce livre qui a reçu le prix Goncourt ?

Non non, je crois que c'est celui que tu as le Prix Goncourt, et il parait que c'est le moins pire *m'enfin j'en sais rien après*

La possibilité d'une île, c'est trente pages un gars riche et plutôt célèbre qui a quelques problèmes de couples et découvre une secte, et une page incompréhensible de démonstration de choses et d'autres faites par son "clone", un "néo-humain" qui vivra d'ici quelques siècles ... Dans c'est soit pas terrible, soit impossible à suivre, donc ahum ...
Peut-être suis-je trop obtuse v_v ?

Ah oui c'est celui que j'ai qui a eu le Goncourt ! (Vive Google)

Ben écoute je le lirai et j'vous dirai, et pour le tien j'essairai de le feuilleter si je tombe dessus... (Y a combien de pages en tout ?)

Qu'est-ce qu'on ferait sans Google XDD ?

Enfin 400 je dirais ... j'me suis arrêtée vers les 200, j'étais à la moitié x)
Mais ouais, dis-nous si celui du Goncourt mérite d'être lu XD

Okay x) Mais avant faut que je finisse HP7 (il est en allemand, alors c'est pas demain la veille), et Rouge Brésil (normalement je le lis pour mon frère, mais il a déjà fini de l'étudier que je l'ai pas encore commencé u.u) !

Tu lis HP en allemand ? *quoique, tous les fans de ma classe veulent tenter ... J'ai déjà pas dépassé le tome 3 en français ... --->*
Pourquoi tu lis les bouquins de ton frère XDDD ?

Oui, mais que le 7 x) (et j'précise que je l'ai déjà lu en français, ça aide beaucoup x])
Ben j'lis les bouquins de mon frère parce qu'il est nul en français xD La c'est je sais plus quoi de Zola que j'ai entamé ;p

La possibilité d'une île c'est juste un roman sur la tendance "transhumaniste" (en gros, toute la philosophie et les recherches scientifiques qui visent à dépasser la condition humaine, atteindre l'immortalité pour certaines... Si si, jvous jure, y en a qui cherchent comment faire et c'est plutôt serieux comme truc Razz

)

L'histoire de la secte, tout ca, c'est une métaphore à peine voilé de la secte de Raël (Houellebecq est un "sympathisant". Ce dont je doute personellement, vu le caratère ironique des scènes se passant au sein de la secte...)

En fait, non, y a aucune recherche du beau. C'est au contraire un style très très sale, plutôt commun, voir familier dans le langage mais ca correspond pas mal à "l'école littéraire" des 20 dernières années (déplorable, je sais...). Quelque part il n'y a plus de volonté de produire de l'art mais seulement le désir de dépeindre la réalité sociale et d'exposer des idées très (trop) théoriques sous une forme "originale". Ca traduit pas mal l'évolution de notre société: Nous avons toutes les possibilités, à tel point que nous nous en lassons et prenons part à des débats sans profondeurs pour des choses impossibles à concretiser...

Bref, La possibilité d'une île et toutes les oeuvres de Houellebecq sont l'exemple même de cet ennui... Et puis les thèmes sont récurents...

Mais, contre toute attente, j'ai adoré ce roman Very Happy

Quelque chose de fataliste dans l'histoire, de novateur dans la forme, en tout cas pour moi (comparé aux oeuvres que je lis d'habitude, ancrées dans le dix-neuvième siècle mourrant et les débuts du vingtième hein) et puis, c'est violent, ca défoule x)

Après c'est clair que... question interet philosophique, y a bien plus haut. Même si, finalement, l'idée du transhumanisme est rendue à merveille (tout le récit s'appuie sur de véritables recherches en cours ou en reflexion). Néanmoins, je pense que Houellebecq n'aurait pas dut écrire d'autres romans, parce que des personnages mysogines, misanthropes et racistes, c'est très limité comme protagonistes et ca laisse pas beaucoup de possibilités d'intrigues...