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 Point-Virgule - Marie-Jeanne

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Point-Virgule
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Point-Virgule


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MessageSujet: Point-Virgule - Marie-Jeanne   Point-Virgule - Marie-Jeanne Icon_minitimeJeu 26 Avr 2012, 19:42

Spoiler:

Tu
es solitude. Comprends-le bien. Peu importe le monde autour de toi,
peu importent tes amis et les foules. Tu es la solitude. Ce n'est pas
elle qui te contient ; tu la portes en toi, et ce fardeau plus
léger qu'une plume de papillon noir suffit à te couper de toi-même.
Tu es sourd et aveugle ; ta langue est fiel, ta main est miel.
Marie les deux pour que coule une encre pure, qui ne te délivrera
pas. Car la destinée de l'homme n'existe que dans son cœur, ce cœur
que la peur dessèche. Comme on s'est leurré longtemps sur la marche
des étoiles, encore on se leurre sur le sens du temps :
l'avenir est fixe, le temps est immobile, c'est toi qui te déplaces.
Tout autant que la tristesse ou que l'amour, tu es un flot ; que
tu brises tes flancs contre d'amères roches ne peut être
qu'enseignement. La violence stagnante qui t'enserre n'a pas sa place
dans ce monde : oublie-la simplement, car tout ce qui étouffe
un courant créateur ne peut être que forme exacerbée de la
négation de la vie. Va de l'avant, mais vas-y sans aide. Personne ne
t'est indispensable, et tu ne sers que toi-même. Comprends-le bien ;
tu es solitude.





***




Toujours
difficile de se réveiller d'une lecture prenante. Tu lèves la tête
et tu ne sais plus qui tu es, pourquoi tu es ; tu ne sais plus
si le monde est monde et il continue de tourner.



Je
ferme le livre qui n'a laissé en moi aucun espace de légèreté,
caresse sa couverture rouge. Écrit accaparant dont je suis restée
exsangue. Mes paupières me font mal, la clarté mourante de la fin
du jour me brûle les yeux ; je suis Lenah j'ai dix-sept ans, je
me souviens au moins de ça. Quand toutes les connaissances du monde
s'ouvrent à toi, ton nom est la première qui s'efface. Je me lève
et pose sur le parquet rayé quelques pas hésitants. Un mouvement à
ma droite attire mon attention, et puis je me rends compte que c'est
ma silhouette qui se profile dans mon miroir. J'y accorde un regard
distrait ; cheveux noirs comme la nuit et des yeux trop clairs à
travers lesquels les couleurs me parviennent estompées. Je me cogne
à la porte avant d'en trouver la poignée et de sortir. Tu lis
Lettres à un jeune poète
et la configuration de ta propre chambre t'apparaît étrangère.





Une
course d'une demi-heure et un bain brûlant me font redevenir cette
adolescente frivole que je ne cesse d'être qu'à occasions
particulières et répétées. J'attrape mon portable, écris un sms,
« un bon bain chaud après la pluie <3 <3 », Marg
répond par un smiley approbateur et nous divaguons gentiment. Manu
Chao braille « Africano clandestino, marijuana illegal »
tellement fort que je n'entends personne protester et Rilke a tracé
les chemins de la sagesse pour moi seule ; il suffit de peu
quand on a dix-sept ans pour faire de sa vie la plus belle de toutes.
Je me sèche près du radiateur, enfile un jean amorphe et un vieux
pull de mon père. La maison ne m'offre que deux univers
privilégiés : ma chambre qui sent l'encens et la salle de
bains embuée. En dehors de mes antres protectrice, s'étend la
demeure inquiétante des Autres. Dès que j'ouvre la porte, la radio
s'impose à mon ouïe en mal de musique : « … Un poète
japonais dit ceci : « le vide est tout-puissant parce
qu'il peut tout contenir ». ... ». Les poètes japonais
peuvent dire ce qu'ils veulent, je ne veux l'entendre : les sons
dénaturent leurs paroles. Seule existe l'écriture dont la voix
muette est bien plus douce que toutes celles de la terre. Je lance un
bonne nuit tout le monde à la cantonade invisible et vais rejoindre
Rainer Maria dans la noirceur de la nuit.





Je
déteste la nuit. J'ai peur du noir ; si c'est à mon âge chose
pénible à avouer, j'en ressens moins de honte qu'un ennui profond.
Le noir aussi est tout-puissant parce qu'il peut tout contenir ;
la nuit berce en son sein des rêves morts qu'il vaudrait mieux ne
jamais révéler, et devants lesquels tous les enfants pas sages
tremblent. Telle est la geôlière cruelle qui m'endort tous les
soirs : douce marâtre qui me terrorise autant qu'elle me fascine.
J'ai peur de la nuit mais elle m'attire. Car je sais qu'alors la
matérialisation de tous mes cauchemars de gosse me guette, et que le
moindre faux pas peut causer ma chute. Ils l'attendent, ces monstres
cachés sous mon lit, dans mon placard, dans ma tête ; ils
l'attendent depuis dix-sept années, ce déraillement qui ne viendra
pas. Il faut d'abord allumer la lumière avant de fermer la porte :
la lumière ne les tue pas (prétention puérile ou désir de
rassurer parental trop facile, préjugé infondé), mais, à défaut,
les neutralise un moment. Ensuite, enflammer une bougie dans un
photophore rouge, et réciter un poème : les monstres n'aiment
pas la beauté, la pureté des mots les fait fuir. La bougie est
posée sur ma table de chevet, à côté d'un bâton d'encens, devant
mon lecteur CD qui diffuse du Mozart. Je glisse Rilke sous mon
oreiller, me roule dans la couette et serre mon chien en peluche
contre moi avant d'éteindre la lumière : de cette façon, ils
ne m'atteindront pas. Leurs pensées mauvaises scintillent autour de
moi, même si la flamme les tient un peu à distance, et généralement
ce n'est qu'après plusieurs heures que je peux enfin trouver le
sommeil ; mais ce soir, la protection que m'offrent dix lettres
reliées de carton rouge recouvre mon corps d'un drap de velours qui
me délivre d'un éveil trop long.





Plus
tard les images viennent, et avec elles ces couleurs que je ne peux
voir qu'en rêve. Tout fonctionne par sensations. Les couleurs sont
moites, le plus souvent, parce que la nuit fait peur. Ce n'est ni
chaud ni froid, mais un mélange des deux qui glace les os et brûle
la chair, et ne me laisse aucun repos. Par-dessus, les voix se
superposent jusqu'à saturation des sens. Parfois, c'est doux ou
mignon, et les rêves ont l'odeur de mon chien blotti contre moi.
Parfois aussi c'est triste, alors c'est plutôt rassurant, comme de
la pluie ou une feu qui n'en finit pas de se mouvoir inlassablement :
la tristesse est le plus noble et le plus éternel des sentiments, et
face à elle, peu s'en faut pour que la peur ne se taise. Mais, bien
sur, elle est toujours là. Le pire, ce sont les rêves drôles. Le
comique étant l'intuition de l'absurde, il est plus désespérant
que le tragique. Le comique n'offre pas d'issue. Pas plus que la nuit
ou le noir ; on est prisonniers de la peur parce que depuis le
soir de la nuit des temps, c'est elle qui régit le monde. C'est de
la peur que les animaux vivent, c'est par peur que les humains
agissent. Toujours. Moi je me cache au fond de mon lit et glisse mon
chien contre ma peau, car les objets toujours nous comprennent et ne
se laissent pas asphyxier par nos intrusions dans leur vie paisible.
Le chien ne dit rien mais il sait. C'est pour cela qu'il faut
toujours écouter ses peluches : les jouets ont beaucoup à nous
apprendre. Mais pour l'heure, je ne suis qu'une gamine qui a peur du
noir. Le noir se resserre autour de moi. Il se solidifie et
s'opacifie. Le noir n'existe que la nuit, puisque mes yeux délavés
recouvrent tout d'un tissu gris.








Après
il y a le réveil, Good morning quand il est à peine six
heures, et puis tous les préparatifs d'une journée qui sera
l'exacte copie de la précédente mais qu'on espère tout de même
autre, fol espoir qui ne sert qu'à justifier que l'on se lève
encore.











- Au fait, dis-je à mes parents en plongeant une cuillère dans mon
immuable bol de céréales, on n'a plus le droit de faire litté
allemand à cause de l'abibac, mais comme on a déjà litté anglais,
on va devoir prendre litté espagnol, mais comme on parle pas
espagnol, on l'a dans l'os.
Vous
connaissez ça, les réformes de l'Éducation Nationale ? La
littérature en langue étrangère est un régal.
-
Mais ils sont en français, quand même, vos cours ? débarque
le possesseur du pull que je porte.
Alunissage
réussi.
-
Ou alors, on va devoir faire litté LSF, j'ironise.
-
Ah ouais, c'est une bonne idée, approuve ma mère.
Oh
non, ils sont tous les deux aussi pires l'un que l'autre.
-
Maman. Allo. Litté.
Écriture, tout ça.
-
Ah oui, c'est vrai, mince.


Mon
père se rend alors compte qu'il ne suit pas toute la conversation
depuis le début :
- Mais
c'est quoi au juste, litté ?
Ce
mec est inquiétant. Je me lève laissant à sa femme le soin de
combler les lacunes de son éducation, pose mon bol sur l'évier et
dix minutes plus tard y repense en affrontant le froid et la pluie
qui peuplent le trajet jusqu'à mon arrêt de bus. « Adios Che
Guevara, que viva marijuana » philosophait Renaud jusqu'à ce
que je le remplace par du reggae.





-
… Je l'mets par terre, comme ça quand elle arrivera j'le
piétinerai devant elle ! disait Milo à son voisin quand je
suis entrée dans la classe.













Je
m'assieds à côté de lui en faisant semblant de ne pas chercher à
comprendre de quoi il parlait. Ces deux mecs sont l'un des rares
intérêts que ma vie peut apporter.
-
Au fait, reprend Milo s'adressant de nouveau au dreadeux qui lui sert
de pote, cette semaine j'suis devenu un homme !
-
Ah ouais, avant t'étais une femme ?
-
Nan, mais maintenant j'ai un jeu de guerre sur internet !
-
Plein de filles sont des geeks, j'objecte.
-
Oui, mais le mien peut provoquer l'apparition d'un pénis, c'est
écrit sur la boîte.
-
Ça va te faire bizarre alors !
-
Et ouais...
Je
me concentre à nouveau sur le cours, et les paroles de Ras Matthew
me reviennent dans la tête : « Ganja in my meditations
ganja in my brain... Marijuana take away my stress and pain ! »,
pendant que Milo affirme que « et ouais, ça rapporte de vendre
de la drogue ». Ce gosse est un dealer et je l'adore. Je le
rejoins à la récré, lui demande du feu, il me dit connaître
« tous ceux qui ne fument pas que du tabac dans ce lycée ».
Vers ce moment de la conversation, je sors deux billets de dix euros,
préparés dans la poche arrière droite de mon jean, et les froisse
dans ma main.
-
Toi ? S'étonne-t-il.
-
Juste pour essayer. Comme ça l'autre arrêtera de me traiter de
fausse hippie.
Étant
donnée ma grande expérience en la matière, je n'ai pas la moindre
idée de ce que je peux faire avec deux grammes. Milo hésite, tente
de refuser, il a une morale plus consciencieuse que ce à quoi je
m'attendais ; mais finalement, il me laisse trois grammes, une
clope et la promesse que c'est la première et la dernière fois. Je
passe tout le reste de la journée dans un état de semi-transe,
avide bien que je sache pertinemment ce que mon geste signifie. Ce
n'est pas à proprement parler une rébellion contre le milieu
bourgeois dans lequel je vis, ce que j'essaie de faire croire, de
croire moi-même. Je sais ce que c'est. Un aveu d'impuissance plus
qu'un geste de résistance. Tant pis.




La
maison vide est plus facile à remplir de musique et de lumière.
J'ai presque oublié le sachet serré contre ma cuisse ; je me
fais un chocolat chaud, traine sur mon ordi - je suis une fille
normale, ne croyez pas les apparences. Puis je m'enferme dans ma
chambre, lance un CD de Bob Marley, et répète teintée
d'appréhension ces gestes que je n'ai vu faire qu'une fois, en
Allemagne. Une feuille de papier pliée sur les genoux, j'y éventre
la cigarette de Milo, mélange tabac et herbe, roule un morceau de
canson. Me rendant compte assez tard que je n'ai pas de papier à
cigarette, je me rabat sur du papier de soie jaunasse qui fera sans
doute très bien l'affaire. Le canson fait office de filtre. Une fois
le cône obtenu dans les mains, j'en conclus que je suis nulle pour
rouler, mais que ça n'a probablement aucune espèce d'importance. La
flamme de l'allumette prend une taille exagérée, comme dans un film
; elle se contorsionne bizarrement, et je ne peux m'empêcher de
penser que c'est peut-être un signe. Que cette pauvre allumette dont
je ne tiendrai aucun compte et dont la vie s'éteindra d'ici quelques
secondes essaie de m'empêcher de me servir d'elle. Le feu tente
souvent de communiquer ; mais j'ai assez rarement l'occasion de
l'écouter. Tant pis. Tant mieux. Pique les poumons et accélère le
cœur. Plonge la pièce dans une fumée aussi belle que celle de
l'encens, aussi mystérieuse et envoûtante, mais plus sensuelle. Les
sons se distordent. Les formes s'aiguisent. La joie flotte, sourire,
envie, tourbillon, d'amour, encore, tout tourne, bonheur, plus peur.
Soudain tout a un sens. Comme si d'un coup j'avais déchiffré le
Grand Message Caché de l'Univers, et un gouffre étincelant s'élève
devant moi. Je suis bien.









Ensuite
il faut aérer et un bâton purificateur dissipe l'odeur délatrice.
Mais les bruits me trahissent. Ils s'approchent. Ils m'en veulent. La
boîte d'allumettes s'ouvre en tombant, les centaines de petites
baguettes se déversent sur le sol. Les bruits toujours plus fort. Se
cacher sous le lit ne sert à rien. Se cacher dans l'armoire ne sert
à rien. Vouloir fuir ne sert à rien. Ils me trouveront. Les bruits.
Pour me punir de les avoir oubliés. J'ai peur. Ils me tueront, il ne
faut pas sous-estimer les bruits. La voix déchire ma peau et mes
oreilles.
-
Tu es rentrée, Lenah ?
Je
réponds oui, ma mère n'insiste pas. Les pas s'éloignent. Je me
laisse tomber sur mon lit, la couverture par-dessus ma tête et mon
chien en peluche contre mon visage. C'était bien quand même.
Ils
savent. Je suis sûre qu'ils savent. Leurs esprits lisent en moi,
leurs yeux sont plus perçants que les miens, mon regard est comme de
l'eau et comme de l'eau sont mes couleurs, mais pour eux tout est
clair, éclatant. Ils savent tout et font semblant de rien, évoluent
dans leur territoire comme si de rien n'était, moi je prends une
douche comme toujours trop longue, mais cette fois ils ne disent rien
; c'est pas normal. Je sais qu'ils savent et ils savent que je sais,
ils n'attendent qu'un signe pour se déchainer sur moi et faire de
mon corps un tissu délabré, livré aux ténèbres. Ils savent. J'ai
peur. C'était bien quand même.

















Le
lycée reprend. Milo me lance un vague coup d'oeil interrogateur,
auquel je réponds par un grand sourire. « Legalize
marijuana », comme disent les trois quarts des chanteurs de
reggae.
- Comment
tu peux te prétendre hippie alors que tu as jamais essayé le LSD,
regrette mon cher chat dreadeux alors que les champignons de la
cantine nous ont entrainés dans un débat prévisible.
-Ta
gueule, tête de poulpe, je rétorque élégamment.
Je
considère que se fringuer en mode 70's revival et cautionner l'amour
libre suffit pour se qualifier de baba-cool. Je me tourne quand même
vers Milo :
-Mimile...
?
-
Nan.
Cette
réponse n'étant vraisemblablement pas définitive, autant passer à
autre chose.
-
Milo, tu manges comme un porc, se plaint quelqu'un
-
A cette échelle, tu peux passer au bœuf, renchérit le poulpe qui
n'est pourtant pas un délicat.
-
Et du bœuf au rhinocéros il n'y a qu'un pas, j'ajoute
distraitement.
C'était
le propos de notre prof de français, le matin même. Cependant, être
comparé à un rhinocéros semble plaire suffisamment peu à Milo
pour que celui-ci revienne sur sa décision :
-
Lenah ? OK.




Sur
un sucre dans un café, m'a-t-il dit. Ou ai-je inventé ou lu quelque
part. Un jour, il y a longtemps, je suis tombée sur un site
expliquant « comment bien profiter de votre trip à l'acide »
- je n'en ai retenu que ceci qu'un endroit calme et la musique des
Pinks Floyds étaient idéaux. Et la musique prend feu. Je peux voir
les notes. Les formes changent, et bougent. Pour la première foi de
ma vie, je peux voir les couleurs, les vraies. J'ignorais que les
couleurs vives existaient dans la vie éveillée. Elles se
cantonnaient aux rêves, lorsqu'elles n'avaient pas à subir
l'intermédiaire de mes pupilles floues ; mais ce soir, elles
s'incarnent. Tous mes sens se mélangent et sont multipliés par dix.
C'est merveilleux. Je me sens amoureuse, des centaines de lumières
psalmodiaient des choses étranges et drôles. C'est comme si j'étais
tombée dans un terrier de lapin pour atterrir dans Alice au pays
des Merveilles
, mais de l'autre côté. De l'autre côté du
miroir, peut-être. Je sais maintenant ce qu'étaient les escaliers
vers le paradis. L'acide, c'est un incendie qui te sert d'ascenseur
vers l'enfer. Tout le paysage de Lucy in the Sky se déroule
devant mes yeux, mes yeux caléidoscopes. Et puis ça a commencé à
faire peur. D'abord, tout s'est resserré. La serrialité, l'idée de
serrer, consiste à répéter un même élément dans le but de... De
? Mais déjà la serrialité se distend, devient son propre
contraire, et les monstres sortent du monde entier pour se rassembler
autour de moi. L'urgence apparaît si aveuglément que je ne
distingue plus urgence de quoi, seule la peur demeure, la peur est un
cyclone autour de moi. Dans l'œil du cyclone je suis protégée.
Mais le courant m'aspire, et je m'engouffre au plus violent de la
peur.











Tu
es solitude. La folie s'est resserrée autour de toi, tu es
prisonnier à présent. Tu voudrais t'enfuir, mais tes pas
s'annulent. Tu voudrais courir, mais même les continents qui
dérivent vont plus vite que toi. Ton corps est fiel, ta volonté se
meurt. Tu es coupé du monde, et des autres. Les autres te
trahissent. Ou ils te trahiront un jour. Tu ne peux pas leur faire
confiance ; comment le pourrais-tu, puisque tu ne peux même pas te
faire confiance à toi-même. La pureté n'existe pas ailleurs que
dans la douleur et la nuit. La liberté s'est suicidée, il y a
longtemps déjà, sans que tu aies pu rien y faire. La destinée de
l'homme n'existe que dans son cœur, mais la peur l'a desséché ;
alors le futur est bloqué dans ton corps. Rien ne le délivrera,
rien ne te délivrera. Ta vie n'est que la négation de la vie. Qui
continue. Qui s'arrêtera. Mais pas la peur. Tu es solitude. La folie
t'a enserré. Et tu as peur.
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MessageSujet: Re: Point-Virgule - Marie-Jeanne   Point-Virgule - Marie-Jeanne Icon_minitimeMer 09 Mai 2012, 19:29

Z'êtes vraiment chiantes à bien écrire, toutes.

C'était... intriguant, dérangeant et attirant. Et bien écrit. C'est bête que tu n'es pas mis en relief les phrases tirées de la vie de tous les jours soit dit en passant.

J'ai ris, souris parfois. A d'autres moments j'ai froncé les sourcils. A d'autre j'me suis mordue la lèvre. Mais tout a défilé d'une traite, et j'en suis restée comme deux ronds d'flanc.

C'est intriguant, dérangeant et attirant. Et j'ai aimé.
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Frutimoon
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MessageSujet: Re: Point-Virgule - Marie-Jeanne   Point-Virgule - Marie-Jeanne Icon_minitimeSam 12 Mai 2012, 15:29

J'aime bien au niveau stylistique, et ça m'a fait marrer de chercher les "phrases" puisque j'en connaissais quelques unes x) c'est bien écrit, en relief ... Vraiment stylistiquement bien. Le fond, par contre, j'y ai moins accroché, ça ressemble plus à un court épisode sans véritable début ni fin, et on s'attendrait presque à plus de rebondissement, comme une véritable histoire courte, donc je reste un peu sur ma faim à ce niveau-là. Mais voilà Smile
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MessageSujet: Re: Point-Virgule - Marie-Jeanne   Point-Virgule - Marie-Jeanne Icon_minitimeDim 13 Mai 2012, 12:24

Mecri =) désolée de pas avoir signalé les phrases, je savais pas si il fallait le faire ou pas ^^ celles tirées du quotidien sont :
« … Un poète japonais dit ceci : « le vide est tout-puissant parce qu'il peut tout contenir ». ... »
Le comique étant l'intuition de l'absurde, il est plus désespérant que le tragique. Le comique n'offre pas d'issue.
"Mais c'est quoi au juste, litté ?"
"… Je l'mets par terre, comme ça quand elle arrivera j'le piétinerai devant elle !"
Un aveu d'impuissance plus qu'un geste de résistance.
Et du bœuf au rhinocéros il n'y a qu'un pas.
La serrialité, l'idée de serrer, consiste à répéter un même élément dans le but de...
... et une autre que j'ai pas retrouvée ^^'

Désolée pour l'intrigue un peu pauvre, j'ai vraiment travaillé dans l'urgence donc je me suis cantonnée à une histoire plutôt simpliste, je sais que le scénar offre pas vraiment -ok, pas du tout xD- de surprise u.u

Au passage, ptit HS mais quelqu'un sait pourquoi ma mise en page s'est mise comme ça ? J'ai rien touché pour que ce soit aussi bizarre et j'ai pas réussi à l'enlever u_u
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MessageSujet: Re: Point-Virgule - Marie-Jeanne   Point-Virgule - Marie-Jeanne Icon_minitimeDim 13 Mai 2012, 12:48

Ok, tu remportes la victoire des phrases les plus tordues, c'est bien ce que je pensais xD

Ben justement, ça fait un peu tranche de vie, y'a pas vraiment de fil directeur, juste les journées d'une fille sans qu'elles n'aient rien de particulier. J'aime bien.

Les mystère du forum. Ca t'a fait pareil sur les fenêtres, non ? peut-être parce que tu as activé ou pas activé, je sais jamais le petit bouton à droite de ceux pour le souligné, gras, italique, etouetou, le A/A... Je sais que tous les différents problèmes qu'on a recontré pendant nos mises en pages venaient de ça xD
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Frutimoon
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MessageSujet: Re: Point-Virgule - Marie-Jeanne   Point-Virgule - Marie-Jeanne Icon_minitimeDim 13 Mai 2012, 13:26

Oui voilà, comme le dit Cricri, tu as "fermé le balise" (le bouton A/A était enclenché) alors que tu copiais/collais ton texte. Or, si tu fais ça, il est préférable d'ouvrir les balises (bouton A/A désactivé) et de refaire la mise en page dans le post du forum, ainsi, plus de problème Smile
Sinon, si tu as la flemme, mais au final c'est plus long : tu copies/colles ton messages avec les balises fermées, et tu retires tous les allers à la ligne.
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MessageSujet: Re: Point-Virgule - Marie-Jeanne   Point-Virgule - Marie-Jeanne Icon_minitimeVen 18 Mai 2012, 13:22

Pour la mise en page, c'est bien le A/A, tu as du le laisser activé alors que tu faisais le copier/coller, ça m'arrivait toujours au début, et je savais pas pourquoi x)
Sinon j'aime beaucoup ton texte, surtout le contraste entre les dialogues (certains m'ont fait rire), et les passages de narration. J'ai d'ailleurs une grosse préférence pour tout le passage où elle prend le LSD. Et je trouve que ton texte est bien écrit !
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MessageSujet: Re: Point-Virgule - Marie-Jeanne   Point-Virgule - Marie-Jeanne Icon_minitimeMar 07 Aoû 2012, 15:05

Bon c'est trop tard pour le concours mais j'ai juste envie de dire "Putain"! (pardon), c'est magnifique comme texte, aucune faute, aucune fausses notes, c'est juste sublime. Je suis véritablement impressionné, en plus je trouve que la mise en page apparemment non voulue rend cependant très bien! Ah et le fond est génial, on se perd dans ton texte, c'est "ouf" je te jure! Very Happy
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MessageSujet: Re: Point-Virgule - Marie-Jeanne   Point-Virgule - Marie-Jeanne Icon_minitime

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