OS = nouvelle non? Alors j'en ai une :D

Assis sur le banc, je regarde les oiseaux s'éveiller. Ils commencent à chanter, faisant parvenir à mes oreilles leur mélodie harmonieuse, emplissant mon coeur d'une vive mélancolie. Depuis quand suis-je là ? Depuis longtemps, très longtemps. Quand suis-je né ? Il y a des siècles me semble-t-il. Le soleil apparait à l'horizon. Le ciel, un instant, se teint de mille nuances orangées puis redevient gris, monotone. Une brume s'installe dans le parc. Les oiseaux cessent de chanter, le silence revient. Je me sens seul. Comme toujours et encore pour longtemps.

Avant, avant... Le soleil brillait haut dans le ciel, les oiseaux chantaient leur délicieuse mélopée, et ce banc ne m'abritait pas seul. Elle était là, à mes côtés, si belle, si joyeuse... Si vivante ! Et nous nous prenions la main, regardant les jeunes se promener ensemble comme nous nous promenions ensemble, rire comme nous riions... être heureux, tout simplement. La vie était si belle, tout était magnifique...

Peu à peu, la brume se lève pour me laisser apercevoir un soleil brillant. Une bouffée de nostalgie m'envahit. Le soleil me paraissait tellement plus brillant avant. Mais son éclat est parti en même temps que celui de ma femme. Il n'y a plus que son ombre. Comme toujours et encore pour longtemps.

Je nous revois, tout les deux, profitant de la vie. Chaque sourire était un cadeau offert à l'autre. Chaque baiser volé apportait son lot de bonheur. Tout était si simple, si beau. Rien ne pouvait nous atteindre, tout nous apparaissait comme sublime. Seules nos séparations nous laissaient tristes mais elles ne duraient jamais.

Les premières personnes sont là. Un enfant se balance sur une balançoire, riant à gorge déployée comme seul un enfant peut le faire. Sa mère, tout aussi heureuse, se met à le balancer plus fort, plus haut... Toujours plus vite. Une femme court, les écouteurs enfoncés dans les oreilles. Un homme d'affaire, pressé et visiblement en retard, pousse les personnes sur son passage. Une jeune fille marche d'un pas tranquille vers son université. Tout semble normal ce matin. Comme toujours et encore pour longtemps.

Je me rappelle de ma jeunesse, lorsque je ne savais rien de la vie et que, sous le soleil palpitant, je parlais à mes amis de filles et de motos. Et la seule fille qui ai réellement touché mon coeur, c'est elle, plus éblouissante encore que le soleil, plus harmonieuse que les étoiles, plus belle que les anges.

Les enfants rentrent de l'école, se pressant sur le sable pour jouer aux billes. Les filles, vite lassées, s'en vont sur les balançoires ou jouent au barbies. Les bébés s'amusent à faire des pâtés pendant que leurs parents discutent de tout et de rien. De jeunes couples, main dans la main, traversent le parc, s'arrêtant quelques temps sous un arbre pour s'embrasser à l'ombre des regards indiscrets. Cet après-midi est paisible. Comme toujours et encore pour longtemps.

Les longues balades que nous faisions, bras dessus bras dessous, me reviennent en mémoire. Parfois, nous nous arrêtions près d'une mare pour regarder les canards et les cygnes plein de grâces nager sur l'eau que rien ne pouvait troubler. Et nous nous embrassions, goutant injustement au bonheur d'être ensembles.

La nuit tombe. Les enfants sont rentrés, de douces odeurs flottent dans l'air. Seuls quelques hommes, obligés par leur femme, promènent leurs chiens. Ils se font de plus en plus rare. La lune, immense et solitaire se lève. Elle me ressemble tellement. Moi, abandonné par ma femme, elle, abandonnée par le soleil. La vie est parfois si triste, si cruelle ! Je reste assis sur le banc... Mon banc. Notre banc. Les étoiles ne font que rappeler la luminosité de celle qui avait toujours été à mes côtés et que la mort m'a arrachée si brusquement que je n'ai pas vu venir le coup, si douloureusement qu'elle a faillit m'enlever à mon tour. Mais mon heure n'était pas encore venue...
Je me lève et je regagne mon appartement. Seul. Comme toujours et encore pour longtemps.

Pour info, je ne suis pas une dépressive de la vie, je suis plutôt fofolle ( Ouais, c'est très logique, les folles aiment écrire des histoires tristes xD) et j'ai écris ce texte... parce que je pensais a ce que ca devait être d'être seul En espérant que ca plaise ( et désolée de pas venir souvent :S)