Frutimoon
M E M B R E d' O R
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 |  Sujet: #1_Frutimoon_Concours_Halloween  Mar 28 Oct 2008, 06:53 | |
| Rappel du premier message :
| | Sujet : "Vous passez une soirée d'Halloween seul(e), quand votre meilleur(e) ami(e) sonne à votre porte, couvert(e) de sang. Il/Elle vous raconte qu'elle a vu une chose horrible, et s'évanoui(e) à vos pieds..." | | | | |
Flash-back
J'étais tranquillement en train de me promener dans ce bois que je connaissais si bien avec une de mes amie. Nous nous étions mis en tête de retrouver le point de vue, celui depuis lequel on peut voir toute la ville, celui qui était caché au fin fond de la forêt. Allez savoir pourquoi, puisque nous connaissions cet endroit par coeur, la ville de même, et que nous aurions eu mille autres choses intéressantes à faire.
Sauf qu'on voulait retrouver le point de vue.
Nous nous enfonçions péniblement dans cette masse formée de branches, de feuillages, de racines, d'arbres et d'autres choses naturelles non moins ressemblantes. Tout n'était que calme et sérénité, par cette chaude journée d'automne.
Nos pas traçaient une piste sur la terre fraîchement mouillée et ne faisaient étrangement pas le moindre bruit. Nos voix portaient loin et nous ne nous efforçions pas à parler doucement. La forêt nous appartenais.
Soudain un courant d'air glacé me pétrifia. Je frissonnai et lançai :
« - Et bien, j'espere qu'on est bientôt arrivé, la nuit s'annonce »
Je rie stupidement comme lorsque l'on à trop rie avant et me retournai vers mon amie.
Rien.
Personne.
J'écarquillai les yeux pour me persuader de ma solitude. Je criai :
« -Amy, c'est pas drôle, sors de là ! Je sais pas où tu es, j'ai pas envie de jouer ! »
Pas un bruit. Pas un craquement. Pas un gloussement.
Amy s'était évaporée.
Je me mit à fouiller les alentours du regard, retournant chaque feuilles de mes yeux, détectant chaque mouvement naturel, mais rien, rien, rien.
J'étais seule.
Je me mit à rire nerveusement, tentant toujours de me persuader que ce n'était qu'une blague, qu'elle allait surgir en faisant « bouh ! », que j'allais hurler et que nous continuerions notre chemin. Mais rien, rien, rien.
J'entendis d'abord un hurlement d'agonie lointain qui me remua les tripes.
Puis à quelques secondes d'intervale surgit le son très net d'une branche cassée derrière moi. Je me retournai vivement, m'attendant à faire face à Amy.
Je n'eu pas le temps de discerner la forme qui se dessinait derrière l'arbre. Mais j'eus largement le temps d'avoir peur, et de me mettre à courir en direction de je ne savais où.
Je courru, courru, courru, toute la force de mes jambes y passa. Je ne savais pourquoi je courrais. Je ne savais où je courrais. Je savais juste qu'il fallait courrir.
Je ressentais derrière moi l'être qui me poursuivait. Je priais qu'il s'éloigne, qu'il abandonne. Je ne savais pourquoi il me traquait. Je tentai de m'enfoncer dans les ravins, de remonter les pentes, de sauter par-dessus les fourées. Rien à faire, il me suivait, sans bruit, sans précipitation et surtout ... sans souffle. Il était plus que silencieux. Tandis que moi, j'étais de plus en plus bruyante. Ma respiration se faisait halletante, mon pas lourd, mes gestes maladroits. Je n'allais pas tenir longtemps. Je trébuchai plusieurs fois, mais il ne me rattrappait pas. Non. Il se contentait d'être près de moi, pareil à un spectre, ne cherchant rien de plus que ma proximité. Mais moi j'avais peur. Terriblement peur.
J'imaginais n'importe quoi. Un homme armé, un pervers, un membre d'Al-Kaida, un convaincu politique, un mort-vivant, un mutant, un alien. De pire en pire. Je n'avais pourtant aucune envie de vérifier mes hypothèses.
Je trébuchai une nouvelle fois mais cette fois-ci m'étalai de tout mon long sur les feuilles jaunies de l'automne. La peur mêlée à la rage et à la douleur m'arrachèrent une larme. Je tentai de me relever mais je savais mes efforts vains, je n'avais plus d'énergie, la poursuite combinée à l'angoisse m'avais épuisée. J'attendis que la sentance qui m'étais apparement dû vienne me prendre.
Je l'entendis s'approcher encore de moi. J'étais face contre terre mais une chose me perturba : j'entendais ses mouvements mais ... pas ses pas.
Il ne marchait pas.
Je me retournai afin de faire face à « la forme ». Je le distingais grand, imposant. Comment étais-je sûre qu'il s'agissait d'un homme ? Je n'en savais rien. Mais cette silhouette m'étais terriblement familière. Un frisson parcouru mon dos tandis que l'ombre vint à ma hauteur.
Je ne discernais rien de son visage. Rien non plus de son corps. Tout n'était que ténèbre et noirceure. Une noirceure étrange compte tenue de la lisière proche et du couché de soleil dans mon dos.
Mais je pouvais voir une chose. Une seule chose, qui pourtant me fit l'horreur de la pire chose que je pus voir de ma vie. Une chose qui glaça mon sang, arrêta mon coeur, exhorbita mes yeux.
Et cette chose, c'était simplement ses mains.
Des mains que j'aurais reconnus pourtant entre milles. Fines, longues, douces, aux articulations agiles et apparente, au toucher tendre et comme soyeux.
Ses mains à lui.
Ses mains que je n'aurais jamais pensée revoir.
Un détail pourtant plus que voyant me percuta à ce moment-là. C'était la longueur des ongles complétant ses mains. Des ongles noirs. Des ongles tranchants. Des ongles démesurés. Des ongles qui atteignaient le sol.
Je voulu pousser un cri d'éffrois mais ma voix ne me répondait plus, serrée par l'angoisse. Je tentai de plonger mes yeux embuées de larmes, larmes d'émotion, larmes de joie, larme de souvenirs, larmes de peur, dans l'endroit où aurait dû se situer les siens, ses yeux noirs qui m'avaient tant manqués, ses yeux pourvus de longs cils, ses yeux en amande, ses yeux qui hantaient mes nuits.
Ses yeux à lui.
Mais je m'enfonçai à la place dans le gouffre de ténèbre que formait son visage. J'essquissai un mouvement de recul quand sa voix, sa voix presque comme dans mon souvenir mais plus caverneuse, retentit dans un souffle pour me dire :
« -Tu m'as laisser souffrir. Tu m'as laisser mourir. Je t'ai laissé m'aimer. Je vais te faire mourir ... »
A cette dernière phrase il s'avança encore d'un ... pas, pourtant je remarquai à ce moment là qu'il était dépourvu de jambes : le bas de son corps n'était que fumée. Je ne pus ni hurler, ni me relever, ni courir. Une de ses « griffe » traça une large entaille en travers de mon visage. La douleur me pris, mais je restai tétanisée. Il en effectua une autre, l'agrémenta d'un rire sadique semblant sortir du fin fond de l'enfer. Non ... ce n'est pas toi ... c'est impossible ... tu ne pourrais pas me faire souffrir ...
Tu étais trop bon, trop généreux, trop ... Je t'aimais trop. Et tu m'aimais trop. Ca ne peux pas être toi, je refuse d'y croire ! Toi ... toi qui me manque tant ... toi qui est partie trop tôt ...
Oui je n'avais rien fait. Oui cette soirée me revenait chaque soir dans mes cauchemar. Oui, tu étais mort. Mort sous mes yeux. Mort dans la souffrance. Mort dans mon impuissance. Ils ne m'ont rien fait. Mais ils m'en avait déjà fait bien assez. Je ne vivais plus vraiment depuis ce jour. Je parraîssais. Oui, je n'avais pas pleuré à ton enterrement. Oui, je n'avais rien dit lorsqu'on m'avais interrogé.
Oui, j'avais souffert en silence. Pour toi. Pour nous.
Mais te voilà. Te voilà devant moi, toi mais pourtant tellement différent, que t'es-t-il arrivé, pourquoi es-tu là ? Pourquoi m'en veux-tu ? N'es-tu pas mort ? Pourquoi tiens-tu à me faire mal ? Pourquoi tu ne m'aimes plus, toi, l'âme de toi, l'âme de mon amour, reflet de mon âme ?
Je n'arrivais à articuler aucun son cohérent. Et tu continuais tes actes morbide.
Oui, là je compris.
Tu voulais que je te rejoigne, de la même façon que toi, tu étais mort.
Mais j'eu un réfléxe, un réflexe humain. Il faudra que tu me comprennes.
Je me suit relevée, et avec les dernières forces qui me restaient, j'ai courru, courru vers la lisière de ce bois, vers les habitations, vers le reste du monde.
Je me suis enfuit de toi. J'avais peur. Trop peur. Peur de toi.
De ce que tu étais capable de me faire par la douleur.
Alors j'ai fuis. Mais tu m'as poursuivi, tes ongles lacérant mon dos, déchirant la moindre parcelles de ma peau. J'avais mal. Je ne savais plus si j'étais même encore en vie. Mais juste pour vérifier, je courrais, encore et encore, je courrais à travers ce bois, je voulais atteindre la lumière.
Oui à ce moment-là, je désirais te perdre.
L'angoisse de tes ongles griffant mon corps, de mes jambes qui ne me portaient plus, de la mort, ma mort qui me poursuivait, ma mort, c'était toi, c'était aussi ma vie, l'angoisse me rongeait de l'intérieur, empêchait ma voix de hurler, empêchait mon corps de résister, m'empêchait de t'échapper.
J'aurais voulu à ce moment là, te rejoindre, toi l'amour que j'avais perdu si cruellement, toi, personne qui faisait battre mon coeur, souvenir dont je manquait tant, oui toi, j'aurais voulu.
Mais la peur, celle qui t'ancre à la vie, celle qui t'aspire en elle comme un serpent, la peur de souffrir alors que l'on souffre déjà, physiquement, mentalement, la peur de ne pouvoir plus revenir après, cette peur qui me tenait, me soufflait « cours, fuit, envole-toi, oublie-le et surtout ne t'arrête pas ».
Et j'ai obéit à cette peur.
J'ai attéris sur le béton de la rue. J'ai continuai jusqu'à cette maison où je savais mon amie. C'est à ce moment là que je me rappellai de la disparition d'Amy. Les larmes coulaient sur mon visage sans que je puisse les contrôler. Je savais, sans savoir vraiment, que jamais je ne la reverrais. Je savais que c'était ta faute.
Et je t'en voulais.
La réalisation de la perte d'Amy vaincu mes dernières forces. Je savais que tu n'étais plus derrière moi mais la crainte me taraudait encore, alors je me précipita sur cette sonnette, attendit quelques secondes que l'on vienne m'ouvrir, tentant de calmer mon souffle qui oppressait ma poitrine. Je n'arrivais plus à respirer, j'avais terriblement mal, mal au coeur, mal à la tête, et mal à chaque endroits où tes griffes avaient « carressées » ma peau, je me savais couverte de sang et de sueur, je me savais pâle d'émotion et de douleur, et pourtant on vint m'ouvrir. Ma meilleure amie me dévisagea quelques instants, je devinais l'horreur que je provoquait alors qu'elle était seule chez elle, mais je réussi à aritculer :
« J'ai ... vu ... Mo ... Ribble ... »
Je ne pus prononcer un mot de plus, et je m'éffondrai dans ses bras, le noir m'aspirant d'un seul coup. Je ne savais si j'étais morte où simplement épuisée. Je ne savais comment tout cela allait finir.
Mais je savais à présent que toi, Mo, tu n'avais pas disparut.
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